History and Dogma: How Doctrine Grows
I. Introduction
The passage below is taken from an essay by Maurice Blondel originally published in 1904: Histoire et dogme. Les lacunes de l’exégèse moderne.1 It was his studied reaction to the modernist controversy which was then coming to a head (Alfred Loisy had published his highly controversial l’Évangile et l’église in 1902; Pope Pius X would issue his encyclical condemning modernism in 1907 and impose the anti-modernist oath for clergy and seminary professors in 1910). This particular paragraph2 compendiously expresses Blondel’s notion of how a “revealed truth” is first received by human hearers and then gradually expands (so to say) in the understanding of the Church as the reception progresses in time and space.
The French is difficult, not least because it is highly periodic (that is, there are many interruptions, and you don’t get all the essential elements of the sentence structure until the very end, or close to it). It may be useful for you to review the ins and outs of the Ne…que construction (see here and here): it is used in sentences 1, 2, 3 (twice), 4, and 5. Keep in mind this rule:
The Professor’s Rule about Translating Ne…que
When translating a sentence with ne…que in it (the construction that excludes from the negation), put the “only” of your translation in the place corresponding to where the que was in the French.
Example:
Mon cœur ne bat que par ses ailes > “My heart beats only through its wings.”
Also, recall that esprit means first of all “mind, intelligence” and that par should initially be translated as “by means of, through.”
I provide some glosses by way of footnotes and links. I have put in boldface a few expressions you might consider learning permanently. The numbering of the sentences is due to me. As is my frequent practice, I give French text alone first, then the French and my English translation side by side.
I. Just the French
1 Un enseignement vraiment surnaturel n’est concevable et viable que si le don initial est une semance capable de croissance progressive et continue. 2 Le Verbe divin et humain du Christ ne s’est pas fixé lui-même. 3 Jésus n’a écrit que sur le sable et il n’a imprimé sa parole que dans l’air: son enseignement vivant tombe aux esprits mobiles et inconsistants qui l’entendent. 4 La traduction humaine qui en est faite, si littérale qu’on la suppose, le laisse incomplet et immobile, ou plutôt il ne nous parvient qu’en tant qu’il était destiné à traverser d’abord l’esprit d’hommes de telle race et de tel siècle. 5 On ne le comprendra davantage, on ne l’assimilera peu à peu que par un travail alimenté en même temps aux sources de la vie morale de l’homme et aux suggestions de l’Esprit invisible simultanément présent à tous les moments de la durée et à toutes les formes de la civilisation. 6 Loin donc que l’idée de « développement » dont tant de croyants s’inquiètent soit hétérodoxe, c’est le « fixisme » (aussi bien celui de l’historien qui prétend saisir la vérité de la Révélatuion dans sa première rédaction, que celui du spéculatif prêt à étreindre l’infinie réalité dans une synthèse achevée, comme si à un moment donné de l’histoire l’esprit de l’homme avait tari l’esprit de Dieu), oui, c’est le « fixisme » qui est une hérésie virtuelle. 7 Pour atteindre le Christ, s’il est vraiment le Verbe Incarné, pour justifier les dogmes s’ils expriment l’absolu, nous ne pouvons simplement, par une marche régressive, remonter le cours du déterminisme historique et nous borner aujourd’hui à presser le sens des textes primitifs; car chercher d’emblée le dernier mot dans le premier écho, c’est trancher à priori et sans discussion la question du caractère surnaturel de ce témoignage initial, et la trancher d’une manière incurablement négative. 8 C’est une marche progressive et synthétique qui seule peut, en nous ramenant de tous les effets produits à la cause et en projetant à leur source tous les rayons répandus dans la conscience chrétienne au cours des siècles, imiter par son progrès indéfini l’infinie richesse du Dieu révélé et toujours caché, caché et toujours révélé. 9 Voilà en quel sens profond, dès qu’il s’agit de trouver le surnaturel dans l’Histoire Sainte et dans le dogme, l’Évangile n’est rien sans l’Église, l’enseignement des Écritures, rien sans la vie de la chrétienté, l’exégèse, rien sans la Tradition, — la Tradition catholique qui, par excellence, nous apparaît ici, non plus comme une puissance limitative et rétrograde, mais comme une force de développement et d’expansion. 10 Par sa fidélité à faire fructifier le talent qu’elle se garde bien d’enfouir, elle conserve moins qu’elle ne recouvre: elle n’atteindra l’α qu’à l’ω.
II. The French Text and English Translation
1 Un enseignement vraiment surnaturel n’est concevable et viable que si le don initial est une semance capable de croissance progressive et continue. 2 Le Verbe divin et humain du Christ ne s’est pas fixé lui-même. 3 Jésus n’a écrit que sur le sable et il n’a imprimé sa parole que dans l’air: son enseignement vivant tombe aux esprits mobiles et inconsistants qui l’entendent. 4 La traduction humaine qui en est faite, si littérale qu’on la suppose, le laisse incomplet et immobile, ou plutôt il ne nous parvient qu’en tant qu’il était destiné à traverser d’abord l’esprit d’hommes de telle race et de tel siècle. 5 On ne le comprendra davantage, on ne l’assimilera peu à peu que par un travail alimenté en même temps aux sources de la vie morale de l’homme et aux suggestions de l’Esprit invisible simultanément présent à tous les moments de la durée et à toutes les formes de la civilisation. 6 Loin donc que l’idée de « développement » dont tant de croyants s’inquiètent soit hétérodoxe, c’est le « fixisme » (aussi bien celui de l’historien qui prétend saisir la vérité de la Révélatuion dans sa première rédaction, que celui du spéculatif prêt à étreindre l’infinie réalité dans une synthèse achevée, comme si à un moment donné de l’histoire l’esprit de l’homme avait tari l’esprit de Dieu), oui, c’est le « fixisme »3 qui est une hérésie virtuelle. 7 Pour atteindre le Christ, s’il est vraiment le Verbe Incarné, pour justifier les dogmes s’ils expriment l’absolu, nous ne pouvons simplement, par une marche régressive, remonter le cours du déterminisme historique et nous borner aujourd’hui à presser le sens des textes primitifs; car chercher d’emblée le dernier mot dans le premier écho, c’est trancher à priori et sans discussion la question du caractère surnaturel de ce témoignage initial, et la trancher d’une manière incurablement négative. 8 C’est une marche progressive et synthétique qui seule peut, en nous ramenant de tous les effets produits à la cause et en projetant à leur source tous les rayons répandus dans la conscience chrétienne au cours des siècles, imiter par son progrès indéfini l’infinie richesse du Dieu révélé et toujours caché, caché et toujours révélé. 9 Voilà en quel sens profond, dès qu’il s’agit de trouver le surnaturel dans l’Histoire Sainte et dans le dogme, l’Évangile n’est rien sans l’Église, l’enseignement des Écritures, rien sans la vie de la chrétienté, l’exégèse, rien sans la Tradition, — la Tradition catholique qui, par excellence, nous apparaît ici, non plus comme une puissance limitative et rétrograde, mais comme une force de développement et d’expansion. 10 Par sa fidélité à faire fructifier le talent qu’elle se garde bien d’enfouir, elle conserve moins qu’elle ne recouvre: elle n’atteindra l’α qu’à l’ω. | 1 A truly supernatural teaching is conceivable and viable only if the initial gift is a seed4 capable of progressive and continuous growth. 2 The divine and human Word of Christ did not fix itself/himself immovably.3 3 Jesus wrote only on the sand and impressed5 his word(s)6 only in the air: his living teaching falls on the mobile and inconsistent minds that hear it. 4 The human translation that is made of it, however literal one supposes7 it, leaves it incomplete and motionless, or rather it reaches us only in so far as it was destined to traverse first the minds8 of human beans of a given race and a given century. 5 One will understand it more (fully), one will assimilate it little by little only through/by means of an effort fed simultaneously by9 the sources of man’s moral life and by the suggestions of the invisible Spirit, present both10 at all moments of time (“duration”) and in all forms of civilization. 6 Far then from the idea of “development” that worries so many believers11 being heterodox12 it is “fixism” (both the fixism of the historian, who thinks he can capture the truth of Revelation in its first written form, and the fixism of the speculative theologian13 straining14 to embrace infinite reality in a finished system), yes, it is “fixism” that is a virtual heresy. 7 In order to reach Christ, if he is truly the Incarnate Word, in order justify dogmas, if they do indeed15 express the absolute, we cannot simply, reversing our steps,16 climb back up the course of historical determinism and restrict ourselves today to squeezing17 the meaning out of the original texts; for to expect to find18 at the very outset the final word in the first echo, is to settle19 a priori and without debate the question of the supernatural character of the initial testimony, and to settle it in an irremediably negative way. 8 Only a progressive and synthetic procedure is capable, by bringing us back from all the effects produced to the cause [that produced them] and by projecting [back] to their source all the rays that have been shed on human consciousness in the course of the centuries, of imitating through its indefinite advance the infinite richness of the God (who is) revealed and always hidden, hidden and always revealed. 9 One can see now in how true a sense,20 given that21 it is our business to find the supernatural in the history of religion22 and in dogma, the Gospel is nothing without the Church; the teaching of the Scriptures, nothing without the life of Christianity; exegesis, nothing without Tradition,—the Catholic Tradition which, par excellence, appears to us here, no longer as a limiting and retrograde power, but as a force for development and expansion. 10 Through its fidelity to making the talent bear fruit, the talent that it takes care not to bury, that Tradition does not so much conserve as recover23: it will reach the alpha only at the omega. |
- The piece was reprinted in Les premiers écrits de Maurice Blondel: Letter sur les exigences de la pensée contemporaine en matière d’apologétique (1896). Histoire et dogme (1904), Paris, Presses universitaires françaises, 1956.[↩]
- It appears on pages 213-214 of Les premiers écrits de Maurice Blondel (see the previous note).[↩]
- The idea of the verb fixer is to place something firmly somewhere so that it can’t be moved.[↩][↩]
- Literally: “a sowing”[↩]
- Or: “printed”[↩]
- Parole can mean: 1) an individual word; 2) an utterance involving several words; 3) speech.[↩]
- OR: “may suppose”[↩]
- Plural “minds” is probably a better equivalent here than singular “mind.”[↩]
- Or “from” or “at”[↩]
- “both” is my translation of à la fois.[↩]
- More closely: “about which so many believers worry”[↩]
- That is: “Far from (it being the case that) the idea of “development” … is heterodox”[↩]
- Literally: “the speculative (person)”[↩]
- Literally: “ready”[↩]
- I added the “do indeed.”[↩]
- Literally: “by means of a regressive walk”[↩]
- The verb presser means what you do to an orange or a grape to get the juice out.[↩]
- Literally: “to look for”[↩]
- Literally the verb trancher means using an instrument to cut into something solid, often to separate it into pieces.[↩]
- More closely: “Behold in how deep a sense”[↩]
- Literally, dès que = “from the moment that”[↩]
- Literally “holy history,” but what is meant is the history of God’s dealings with humanity.[↩]
- Are we dealing here with recouvrer, which means “to recover = to get back (something lost),” or recouvrir, which means “to cover (something up)” or “to cover anew”?[↩]
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