Mercredi des cendres Translation by Steve Maddux
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The French Version
Sous les bras ombrageux d’un gaillard conifère,
Madame, au frais du soir agréable repère,
Trois léopards des monts d’un amical accord
Se partageaient en paix mon lamentable corps.
Dévorant pieds et mains, de la même monnoie
Ils payèrent poumons, méninges, cœur et foie;
A la fin on aspire—il n’est pas de refus—
De mon bol cranial le triste contenu.
Mais la voix du Seigneur s’élevant m’interpelle:
« Ces os nus, autrefois de ton âme éternelle
« Abri, prison et temple, et solide tremplin
« D’où elle bondissant se haussait au divin,
« Ces os reprendront-ils, défiant la nature,
« Le souffle humide et chaud; la chair sa reliure? »
Et mes os, desséchés et blanchis à souhait,
Répondirent pipant, d’une voix de fausset:
« Seigneur, point nous en chaut. La bonté de Madame,
« Célébrée de chacun; la beauté de son âme;
« La belle et sainte ardeur de sa dévotion
« Honorant la Vierge en méditation:
« Sont cause que ces os, dépouille misérable,
« Reluisent d’un éclat brillant et perdurable.
« Dispersé, mais content, j’abandonne à l’oubli
« Ce que je crus avoir en ce monde accompli;
« Ce que j’ai pu aimer, à la gent héritière
« Du désert je l’octroie, et à la gourde amère. »
Voilà ce qui recouvre et qui met à chuinter
Les filaments encore à mes os attachés,
Mes boyaux décharnis,—mes fibres oculaires,—
Tout ce qui rebuta les onces sanguinaires.
Mais voici que Madame, affublée tout en blanc,
Evitant du troupeau le vacarme accablant,
Se dérobe, et rejoint la solitude aimée
Pour goûter en silence un candide hyménée.
Blancs comme elle, aspirons au pardon de l’oubli!
A la vie qu’avons-nous à faire, os blanchis?
Concentrons-nous encor; qu’on réduise et affine
De nos os le blanc-être en une pointe fine.
Et le Seigneur de dire: Au vent prophétisez:
Au vent seul; de lui seul vous serez écoutés.
Les os secs tout joyeux à piper commencèrent
De la gaie sauterelle imitant la manière:
Des silences dame et reine,
De calme somme et de peine,
Porte grande ouverte toujours close;
Rose, qui nos faits rappelle
Et qui dans l’oubli les cèle,
Source épuisée débordant sans pause;
Jardin où se parachève
L’amour qui au cœur se lève,
Jusqu’où s’étend, unique, la Rose:
Soit passion insatisfaite
Dont la peine s’entremette,
Soit parfaite, dont point ne se pose
L’agitation pérenne;
Voyage au bout qui n’amène
Nulle part, nulle fin ne propose;
Conclusion de l’à perpète;
Discours qui les mots rejette,
Verbe qui en silence repose;
Grâces soient rendues à celle
Que l’on clame Eve nouvelle
Du jardin où nos amours se closent.
French and English Side-By-Side
Sous les bras ombrageux d’un gaillard conifère, Madame, au frais du soir agréable repère, Trois léopards des monts d’un amical accord Se partageaient en paix mon lamentable corps. | Lady, three white leopards sat under a juniper-tree In the cool of the day, having fed to satiety |
Dévorant pieds et mains, de la même monnoie Ils payèrent poumons, méninges, cœur et foie; A la fin on aspire—il n’est pas de refus— De mon bol cranial le triste contenu. | On my legs my heart my liver and that which had been contained In the hollow round of my skull. … |
Mais la voix du Seigneur s’élevant m’interpelle: «Ces os nus, autrefois de ton âme éternelle «Abri, prison et temple, et solide tremplin «D’où elle bondissant se haussait au divin, «Ces os reprendront-ils, défiant la nature, «Le souffle humide et chaud; la chair sa reliure?» | … And God said Shall these bones live? shall these Bones live? … |
Et mes os, desséchés et blanchis à souhait, Répondirent pipant, d’une voix de fausset: «Seigneur, point nous en chaut. La bonté de Madame, «Célébrée de chacun; la beauté de son âme; «La belle et sainte ardeur de sa dévotion «Honorant la Vierge en méditation: «Sont cause que ces os, dépouille misérable, «Reluisent d’un éclat brillant et perdurable. | … And that which had been contained In the bones (which were already dry) said chirping: Because of the goodness of this Lady And because of her loveliness, and because She honours the Virgin in meditation, We shine with brightness. … |
«Dispersé, mais content, j’abandonne à l’oubli «Ce que je crus avoir en ce monde accompli; «Ce que j’ai pu aimer, à la gent héritière «Du désert je l’octroie, et à la gourde amère.» | … And I who am here dissembled Proffer my deeds to oblivion, and my love To the posterity of the desert and the fruit of the gourd. |
Voilà ce qui recouvre et qui met à chuinter Les filaments encore à mes os attachés, Mes boyaux décharnis,—mes fibres oculaires,— Tout ce qui rebuta les onces sanguinaires. | It is this which recovers My guts the strings of my eyes and the indigestible portions Which the leopards reject. … |
Mais voici que Madame, affublée tout en blanc, Evitant du troupeau le vacarme accablant, Se dérobe, et rejoint la solitude aimée Pour goûter en silence un candide hyménée. | … The Lady is withdrawn In a white gown, to contemplation, in a white gown. |
Blancs comme elle, aspirons au pardon de l’oubli! A la vie qu’avons-nous à faire, os blanchis? Concentrons-nous encor; qu’on réduise et affine De nos os le blanc-être en une pointe fine. | Let the whiteness of bones atone to forgetfulness. There is no life in them. As I am forgotten And would be forgotten, so I would forget Thus devoted, concentrated in purpose. … |
Et le Seigneur de dire: Au vent prophétisez: Au vent seul; de lui seul vous serez écoutés. Les os secs tout joyeux à piper commencèrent De la gaie sauterelle imitant la manière: | … And God said Prophesy to the wind, to the wind only for only The wind will listen. And the bones sang chirping With the burden of the grasshopper, saying |
Des silences dame et reine, De calme somme et de peine, Porte grande ouverte toujours close; Rose, qui nos faits rappelle Et qui dans l’oubli les cèle, Source épuisée débordant sans pause; | Lady of silences Calm and distressed Torn and most whole Rose of memory Rose of forgetfulness Exhausted and life-giving (Worried reposeful) 1 |
Jardin où se parachève L’amour qui au cœur se lève, Jusqu’où s’étend, unique, la Rose: Soit passion insatisfaite Dont la peine s’entremette, Soit parfaite, dont point ne se pose L’agitation pérenne; | The single Rose Is now the Garden Where all loves end Terminate torment Of love unsatisfied The greater torment Of love satisfied |
Voyage au bout qui n’amène Nulle part, nulle fin ne propose; Conclusion de l’à perpète; | End of the endless Journey to no end Conclusion of all that Is inconclusible |
Discours qui les mots rejette, Verbe qui en silence repose; | Speech without word and Word of no speech |
Grâces soient rendues à celle Que l’on clame Eve nouvelle Du jardin où nos amours se closent. | Grace to the Mother For the Garden Where all love ends. |
I haven’t attempted this part yet. | Under a juniper-tree the bones sang, scattered and shining We are glad to be scattered, we did little good to each other, Under a tree in the cool of day, with the blessing of sand, Forgetting themselves and each other, united In the quiet of the desert. This is the land which ye Shall divide by lot. And neither division nor unity Matters. This is the land. We have our inheritance. |
Commentary
This translation exercise really did start out as a kind of a joke (or as a gageure). I knew that, among other things, I would have to add plenty of chevilles, that is to say, line fillers (literally the word means “ankles”) and use plenty of twisted syntax, both of which are huge insults to Eliot’s ideas of poetic diction.
However, as I went on with it, it became more serious. It was an interpretation, in which I strove to add only what I had to, to stay within the bounds of 17th-century language and prosody. Undoubtedly I missed the mark on occasion, as for instance with the word tremplin used as an image of the ensouled body in lines 11-12 (trampolines did exist in the 17th century, but were never, to my knowledge, used in this context).
My intention was, also, not to wax poetic in my own right. I believe I did not do so, in my Malherbization of the lines:
… The lady is withdrawn
In a white gown, to meditation, in a white gown.
– except for the final words un candide hyménée, which violated a Malherbian rule I had set for myself: Use no expressions that do not have a perfectly clear meaning for you. A metaphorical hyménée is perfectly fine, but what did I mean by calling it candide? Nothing, other than that I wanted to get the idea of “white” into the lines another time.
Likewise, in my translation of the lines beginning –
Let the whiteness of bones atone to forgetfulness
– I was certainly trying to get at what I thought might be Eliot’s meaning, but I ended up introducing an image-concept (blanc-être) he did not use, and that, although its meaning was clear enough to me, was more redolent of Mallarmé than Malherbe. The net effect is that these few French lines are harder to understand than the corresponding lines in Eliot.
From Malherbe to Verlaine
The second section of this part of Ash Wednesday is a (kind of a) litany, reminiscent of litanies used in the (Anglo-)Catholic liturgy, but different in that almost all of the titles used are contradicted or contradictory.
I puzzled over how to deal with this section, and eventually decided to abandon the format of alexandrins à rimes plates in favor of something experimental, of a sort that a Verlaine might have come up with. The lines are all impairs (having an odd number of syllables: 7, 7, and 9), all rhymes are feminine (classical verse alternated masculine and feminine rhymes), and, as two further turns of the prosodical screw,
- Every third line (these are the longer, 9-syllable lines) rhymes in [oz];
- The 7-syllable lines (which rhyme as couplets) all assonate in [ɛ].
I was so done in by this effort, that I decided to give myself a break of a few months before doing the third and last section of Part 2. Or, possibly, a few years.
- The translator, in his arrogance, decided he could leave this line out in his French version.[↩]
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