First Holy Communion and First Musical Experience
I. Introduction
This passage is the bulk of the first chapter of Berlioz’s Memoirs. In it, he describes an early religious experience which is also an early musical experience. It is written in an elaborate, half-mocking style, which I do not attempt to gloss thoroughly; you will have to be willing to look up a lot of words (unless you descend at once to glancing at the translation in Part IV).
You will certainly need to be able to recognize verbs in their passé simple form, which tense you can review in this Language file.
I have numbered the paragraphs. I have broken up the first paragraph into several, for increased ease of getting through it.
II. Just the Text
1a Je n’ai pas besoin de dire que je fus élevé dans la foi catholique, apostolique et romaine. Cette religion charmante, depuis qu’elle ne brûle plus personne, a fait mon bonheur pendant sept années entières ; et, bien que nous soyons brouillés ensemble depuis longtemps, j’en ai toujours conservé un souvenir fort tendre. Elle m’est si sympathique, d’ailleurs, que si j’avais eu le malheur de naître au sein d’un de ces schismes éclos sous la lourde incubation de Luther ou de Calvin, à coup sûr, au premier instant de sens poétique et de loisir, je me fusse hâté d’en faire abjuration solennelle pour embrasser la belle romaine de tout mon cœur.
1b Je fis ma première communion le même jour que ma sœur aînée, et dans le couvent d’Ursulines où elle était pensionnaire. Cette circonstance singulière donna à ce premier acte religieux un caractère de douceur que je me rappelle avec attendrissement. L’aumônier du couvent me vint chercher à six heures du matin. C’était au printemps, le soleil souriait, la brise se jouait dans les peupliers murmurants ; je ne sais quel arôme délicieux remplissait l’atmosphère. Je franchis tout ému le seuil de la sainte maison. Admis dans la chapelle, au milieu des jeunes amies de ma sœur, vêtues de blanc, j’attendis en priant avec elles l’instant de l’auguste cérémonie. Le prêtre s’avança, et, la messe commencée, j’étais tout à Dieu.
1c Mais je fus désagréablement affecté quand, avec cette partialité discourtoise que certains hommes conservent pour leur sexe jusqu’au pied des autels, le prêtre m’invita à me présenter à la sainte table avant ces charmantes jeunes filles qui, je le sentais, auraient dû m’y précéder. Je m’approchai cependant, rougissant de cet honneur immérité. Alors, au moment où je recevais l’hostie consacrée, un chœur de voix virginales, entonnant un hymne à l’Eucharistie, me remplit d’un trouble à la fois mystique et passionné, que je ne savais comment dérober à l’attention des assistants. Je crus voir le ciel s’ouvrir, le ciel de l’amour et des chastes délices, un ciel plus pur et plus beau mille fois que celui dont on m’avait tant parlé.
1d O merveilleuse puissance de l’expression vraie, incomparable beauté de la mélodie du cœur! Cet air, si naïvement adapté à de saintes paroles et chanté dans une cérémonie religieuse, était celui de la romance de Nina: « Quand le bien-aimé reviendra. » Je l’ai reconnu dix ans après [voir Mémoires chapitre 5]. Quelle extase de ma jeune âme ! cher d’Aleyrac! Et le peuple oublieux des musiciens se souvient à peine de ton nom, à cette heure!
2 Ce fut ma première impression musicale.
3 Je devins ainsi saint tout d’un coup, mais saint au point d’entendre la messe tous les jours, de communier chaque dimanche, et d’aller au tribunal de la pénitence pour dire au directeur de ma conscience : « Mon père, je n’ai rien fait. » …. « Eh bien, mon enfant, répondait le digne homme, il faut continuer. » Je n’ai que trop bien suivi ce conseil pendant plusieurs années.
III. The Text Glossed
1a Je n’ai pas besoin de dire que je fus élevé dans la foi catholique, apostolique et romaine. Cette religion charmante, depuis qu’elle ne brûle plus personne, a fait mon bonheur pendant sept années entières ; et, bien que nous soyons brouillés ensemble depuis longtemps, j’en ai toujours conservé un souvenir fort tendre. Elle m’est si sympathique, d’ailleurs, que si j’avais eu le malheur de naître au sein d’un de ces schismes éclos sous la lourde incubation de Luther ou de Calvin, à coup sûr, au premier instant de sens poétique et de loisir, je me fusse hâté d’en faire abjuration solennelle pour embrasser la belle romaine de tout mon cœur.
catholique, apostolique et romaine – Proper adjectives (e.g., American, Protestant, Parisian, Torontovingian) are not capitalized in French when they are functioning purely as adjectives. To be sure, in cases when a proper adjective is treated as a noun (that is, “substantivized“), it may get capitalized. Compare:
- Simple adjectif. Le pape est-il bouddhiste? —Bien sûr que non, il est catholique.
- Adjectif substantivisé. Ah! ce pape. C’est un Bouddhiste! —Mais! non, je t’assure, c’est un Catholique!
In multi-word titles of things, you will at most find the main nouns capitalized, not the adjectives.
Consider, for instance:
le Centre national de la Recherche scientifique (the National Center for Scientific Research)
depuis qu’elle ne brûle plus personne – On the accumulation of negative particles, see this Language topic.
brouillés – brouiller is the word used even today to mean “break up (with someone).”
si j’avais eu…, je me fusse hâté… – We have here a conditional sentence “of the Third Kind” (see this Language topic Conditional Sentences), but in the apodosis the verb is in the pluperfect subjunctive, rather than the more usual pluperfect indicative. See Literary Subjunctive and Past Unreal.
la belle romaine – One of these adjectives is substantivized (the first), the other not. See the Language topic Where’s the Noun?
1b Je fis ma première communion le même jour que ma sœur aînée, et dans le couvent d’Ursulines où elle était pensionnaire. Cette circonstance singulière donna à ce premier acte religieux un caractère de douceur que je me rappelle avec attendrissement. L’aumônier du couvent me vint chercher à six heures du matin. C’était au printemps, le soleil souriait, la brise se jouait dans les peupliers murmurants ; je ne sais quel arôme délicieux remplissait l’atmosphère. Je franchis tout ému le seuil de la sainte maison. Admis dans la chapelle, au milieu des jeunes amies de ma sœur, vêtues de blanc, j’attendis en priant avec elles l’instant de l’auguste cérémonie. Le prêtre s’avança, et, la messe commencée, j’étais tout à Dieu.
fis – No way to recognize this verb, unless you know your passé simple forms reasonably well. See here.
douceur – The word has almost an erotic tinge to it here.
aumônier – If you’re going to learn this one, you might as well une aumône as well: = “an act of charity” (giving money [“alms”] to a poor person). From the ecclesiastical Greek word (through Latin) eleemosina, with the same meaning.
Aumônier originally meant “an ecclesiastic attached to the house of a noble and having the responsibility of distributing the noble’s alms.” Such a person, if he was the noble’s only ecclesiastic, would naturally perform other priestly functions as well. Thus (along with the demise of nobles) aumônier came to mean “a priest attached to an institution, and performing priestly duties for it,” i.e., “a chaplain.”
me vint chercher – Old-fashioned. Standard modern order: vint me chercher.
je ne sais quel arôme – je ne sais quel is an indefinite adjective. See the Language topic je-ne-sais-q– Expressions.
je franchis…le seuil… – You will find that the verb franchir is almost always used with the noun seuil, often with metaphorical meaning (but not here).
la messe commencée – What I call an “absolute participial phrase.” You have to stick a “having [been]” in between the noun and the participle. For another such phrase (l’ivresse déjà diminuée), see the text file Enivrez-vous.
tout – The tout here is adverbial, intensifying à vous. See the Language topic Tout as an Adverb.
1c Mais je fus désagréablement affecté quand, avec cette partialité discourtoise que certains hommes conservent pour leur sexe jusqu’au pied des autels, le prêtre m’invita à me présenter à la sainte table avant ces charmantes jeunes filles qui, je le sentais, auraient dû m’y précéder. Je m’approchai cependant, rougissant de cet honneur immérité. Alors, au moment où je recevais l’hostie consacrée, un chœur de voix virginales, entonnant un hymne à l’Eucharistie, me remplit d’un trouble à la fois mystique et passionné, que je ne savais comment dérober à l’attention des assistants. Je crus voir le ciel s’ouvrir, le ciel de l’amour et des chastes délices, un ciel plus pur et plus beau mille fois que celui dont on m’avait tant parlé.
fus – Another not easily recognizable passé simple. See here.
Alors – The word has here its temporal meaning: “And then,” “At that moment.”
entonnant – French entonner is the source of our English “to intone,” but the French has a rather different meaning: “to begin singing (a vocal piece).”
1d O merveilleuse puissance de l’expression vraie, incomparable beauté de la mélodie du cœur! Cet air, si naïvement adapté à de saintes paroles et chanté dans une cérémonie religieuse, était celui de la romance de Nina: « Quand le bien-aimé reviendra. » Je l’ai reconnu dix ans après [voir Mémoires chapitre 5]. Quelle extase de ma jeune âme ! cher d’Aleyrac! Et le peuple oublieux des musiciens se souvient à peine de ton nom, à cette heure!
cet air – air has here the meaning: “melody of a song, melody you can sing to,” as well as the melody with the song. From Italian aria. (How did aria/air come to have this meaning? Is it because a song comes to us through the air?)
romance – A song on a tender subject. Rather like “ballad,” as it is currently used in the music industry.
Nina, d’Aleyrac – As one learns from this Wikipédia article, Nina ou la Folle par amour (Nina, or The Woman Driven Crazy By Love) was a drama with songs produced in Paris in 1786, the music being due to a Nicolas Dalayrac. You can listen to the romance “Quand le bien-aimé reviendra” here, sung by La Stupenda.
2 Ce fut ma première impression musicale.
3 Je devins ainsi saint tout d’un coup, mais saint au point d’entendre la messe tous les jours, de communier chaque dimanche, et d’aller au tribunal de la pénitence pour dire au directeur de ma conscience : « Mon père, je n’ai rien fait. » …. « Eh bien, mon enfant, répondait le digne homme, il faut continuer. » Je n’ai que trop bien suivi ce conseil pendant plusieurs années.
tribunal de la pénitence – A fancy periphrase for “confessional.”
directeur de la conscience – A serious Christian in those days, even a layperson, would have been sure to seek out a spiritual director, whom one would meet with regularly, as part of one’s (also frequent and regular) confession.
répondait – The imperfect tense indicates repeated activity (see The Functions of the Imperfect). The child always says the same thing, and his confessor always answers the same way.
IV. The Text Translated
1a Je n’ai pas besoin de dire que je fus élevé dans la foi catholique, apostolique et romaine. Cette religion charmante, depuis qu’elle ne brûle plus personne, a fait mon bonheur pendant sept années entières ; et, bien que nous soyons brouillés ensemble depuis longtemps, j’en ai toujours conservé un souvenir fort tendre. Elle m’est si sympathique, d’ailleurs, que si j’avais eu le malheur de naître au sein d’un de ces schismes éclos sous la lourde incubation de Luther ou de Calvin, à coup sûr, au premier instant de sens poétique et de loisir, je me fusse hâté d’en faire abjuration solennelle pour embrasser la belle romaine de tout mon cœur. | 1a I need hardly say1 that I was brought up in the Catholic, apostolic, and Roman faith2 This charming religion – charming, ever since it gave up burning people to death3 – filled me with happiness4 for seven whole years, and, although we parted ways a long time ago,5 I have always retained a very fond memory of it. So appealing do I find it, that, if I had had the misfortune of seeing the light of day in the midst of one of those schisms hatched under the ponderous brooding6 of Luther or Calvin, without any doubt, at the first moment of poetic sensibility or of leisure, I would have hastened to make solemn abjuration of it, in order to embrace the Roman beauty with all my heart. |
1b Je fis ma première communion le même jour que ma sœur aînée, et dans le couvent d’Ursulines où elle était pensionnaire. Cette circonstance singulière donna à ce premier acte religieux un caractère de douceur que je me rappelle avec attendrissement. L’aumônier du couvent me vint chercher à six heures du matin. C’était au printemps, le soleil souriait, la brise se jouait dans les peupliers murmurants ; je ne sais quel arôme délicieux remplissait l’atmosphère. Je franchis tout ému le seuil de la sainte maison. Admis dans la chapelle, au milieu des jeunes amies de ma sœur, vêtues de blanc, j’attendis en priant avec elles l’instant de l’auguste cérémonie. Le prêtre s’avança, et, la messe commencée, j’étais tout à Dieu. | 1b I made my first communion the same day as my older sister, and in the Ursuline convent where she was a boarder. This unusual circumstance gave to this first religious act a character of sweetness that I remember tenderly. The convent chaplain came and got me at 6 am. It was in the Spring, the sun was shining, the/a breeze was playing in the murmuring poplars; a delicious aroma I cannot name filled the atmosphere. I was quite moved when I crossed7 the threshold of the holy house. Once admitted into the chapel, in the midst of my sister’s young friends, all garbed in white, I prayerfully awaited along with them the moment of the august ceremony. The priest advanced, and, once the mass had begun, I was entirely taken up by the thought of God.8 |
1c Mais je fus désagréablement affecté quand, avec cette partialité discourtoise que certains hommes conservent pour leur sexe jusqu’au pied des autels, le prêtre m’invita à me présenter à la sainte table avant ces charmantes jeunes filles qui, je le sentais, auraient dû m’y précéder. Je m’approchai cependant, rougissant de cet honneur immérité. Alors, au moment où je recevais l’hostie consacrée, un chœur de voix virginales, entonnant un hymne à l’Eucharistie, me remplit d’un trouble à la fois mystique et passionné, que je ne savais comment dérober à l’attention des assistants. Je crus voir le ciel s’ouvrir, le ciel de l’amour et des chastes délices, un ciel plus pur et plus beau mille fois que celui dont on m’avait tant parlé. | 1c But I was disagreeably affected when, with the (that) discourteous partiality some men preserve for their sex, even at the foot of the altar, the priest invited me to present myself at the holy table before these charming girls, who, I felt, should have preceded me there. I approached nonetheless, blushing at this undeserved honor. Then, just as I was receiving the consecrated host, a choir of virginal voices, taking up a Eucharistic hymn, filled me with a disquiet that was at once mystical and passionate, and that I was unable to conceal from the attention of those present. I thought I saw heaven open up, the heaven of love and chaste delights, a heaven that was a thousand times purer and more beautiful than the one I had heard so much about. |
1d O merveilleuse puissance de l’expression vraie, incomparable beauté de la mélodie du cœur! Cet air, si naïvement adapté à de saintes paroles et chanté dans une cérémonie religieuse, était celui de la romance de Nina: « Quand le bien-aimé reviendra. » Je l’ai reconnu dix ans après [voir Mémoires chapitre 5]. Quelle extase de ma jeune âme ! cher d’Aleyrac! Et le peuple oublieux des musiciens se souvient à peine de ton nom, à cette heure! | 1d O the marvelous power of sincere expression, the incomparable beauty of the heart’s song! This melody, so naively adapted to holy words and sung in a religious ceremony, was that of Nina’s ballad: “When my lover-boy returns.” I recognized it ten years later. What an ecstasy for my young soul! Dear old d’Aleyrac! And the people, quick to forget musicians, scarcely remembers your name now! |
2 Ce fut ma première impression musicale. | 2 It (This) was my first musical experience. |
3 Je devins ainsi saint tout d’un coup, mais saint au point d’entendre la messe tous les jours, de communier chaque dimanche, et d’aller au tribunal de la pénitence pour dire au directeur de ma conscience : « Mon père, je n’ai rien fait. » …. « Eh bien, mon enfant, répondait le digne homme, il faut continuer. » Je n’ai que trop bien suivi ce conseil pendant plusieurs années. | 3 I thus became holy all at once, I mean holy to the point of hearing mass every day, of receiving communion every Sunday,9 and of going to the confessional and saying to my spiritual director: “Father, I haven’t done anything.” “Very well, my child,” the worthy man would answer, “Keep up the good work.”10 I followed this advice to the letter11 for several years. |
- Literally: “I do not need to say”[↩]
- Berlioz is perhaps thinking (vaguely) of a clause in the Nicene Creed: (Credo in) unam, sanctam, catholicam, et apostolicam Ecclesiam.[↩]
- Literally: “since it doesn’t burn anyone anymore”[↩]
- Literally: “made my happiness”[↩]
- More closely: “although we have been broken up for a long time now”[↩]
- More literally: “the heavy incubation”[↩]
- More closely: “I crossed the threshold quite moved”[↩]
- More closely: “I was entirely God’s.”[↩]
- Frequent communion, even to point of once a week (let alone once a day), did not become a common practice among Catholics until the pontificate of Pius X (1903-1914).[↩]
- Literally: “It is necessary to continue.”[↩]
- Literally: “I followed this advice only too well”[↩]
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